demographie

Retraites et démographie

La pérennité du financement des retraites constitue l’un des arguments favoris des tenants d’une forte natalité. Les retraites d’une génération étant assurées par le travail de la suivante, tout affaiblissement de la fécondité conduirait immanquablement à un effondrement du système.(*)


L’erreur fondamentale de la position nataliste est de mettre le doigt dans un engrenage infernal. S’il faut plus d’enfants que précédemment pour assurer les retraites cela ne finira jamais. S’appuyer ainsi sur une croissance continue relève d’un calcul à courte vue car si les jeunes sont bien les cotisants de demain, n’oublions pas que ce sont aussi les retraités d’après demain. Nous allons d’ailleurs bientôt avoir l’occasion d’observer les conséquences de ce mécanisme ainsi que le montrent deux exemples à plus ou moins long terme:

- En France, si les régimes de retraites sont particulièrement menacés dans les deux ou trois décennies à venir c’est bien parce que vont devenir retraités les très (trop ?) nombreuses générations issues du baby boom (période située juste après la seconde guerre mondiale).

- Personne ne semble imaginer ce que donnera l'Inde dans 60 ans quand les très nombreuses personnes nées ces 20 ou 30 dernières années seront âgées ou très âgées. Faudra-t-il que les indiens fassent 3 milliards de bébés pour régler le problème ? On voit bien qu'on entre dans le domaine de la folie et de l'irréalisme.


L’attitude consistant à compter sur un surcroît de naissance pour le paiement de retraites s’appellerait de la cavalerie si nous étions dans le domaine de la finance. Cela revient tout simplement à rembourser un emprunt en en souscrivant un autre plus lourd encore. On sait bien que cela se finit toujours douloureusement.

Réduire la natalité posera à un moment donné un problème de financement des retraites mais ce problème sera moins douloureux si on s’y attaque maintenant plutôt que si on attend encore et que les choses se fassent contraintes et forcées plus tard avec un effectif plus élevé.

A un moment donné de toute façon la population se stabilisera ce qui entraînera une phase de vieillissement. C'est inévitable alors mieux vaut l'anticiper et le maîtriser un peu.


Une association comme la nôtre a pour vocation d’alerter l’opinion publique sur les dangers encourus du fait de la poursuite de la croissance démographique. Elle propose des mesures "simples" et de bon sens pour diminuer la fécondité (autolimitation de la procréation, planning familial, émancipation de la femme, instruction généralisée...), mais elle ne dispose pas de solution miracle pour en compenser certains effets négatifs. C’est à la faveur des débats et aidée de la compétence des experts que la population trouvera les solutions les moins douloureuses, à partir d’une meilleure organisation de l'économie ainsi que d’une prévoyance et d’une solidarité accrue.


Il serait quand même affligeant que l’espèce humaine ne soit capable de survivre qu’en augmentant son effectif en permanence. Que dirions-nous s’il s’agissait d’une autre espèce?

Pourrait-on encore continuer à se prévaloir d'une quelconque "supériorité", voire d'un "génie humain"?


(*) Précisons d’ailleurs que c’est la production des " travailleurs" d’une période qui permet le financement des retraités de la période précédente (retraite par capitalisation et retraite par répartition n’étant finalement qu’un changement d’écriture comptable…). Or, le nombre des entrants dans les tranches d’âges généralement considérées comme actives ne constitue qu’un des déterminants de la production. Les jeunes peuvent être de plus en plus durablement en formation (comme aujourd’hui) ou … au chômage (comme aujourd’hui aussi).

 

Commentaires  

 
#8 Stabilisation Population - Forte Natalité et Association Ecolo 19-05-2015 07:42
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#7 pas si problématique 21-08-2013 10:35
je vous cite: "Réduire la natalité posera à un moment donné un problème de financement des retraites"

pas forcément en réalité, car malheureusement , les familles dont les deux parents sont actifs ont statistiquement moins d'enfants (moins de deux) que les familles au chômage (plus de deux) bénéficiant des allocations les plus fortes. En réduisant les allocations du "troisième ventre" (3eme grossesse) ce n'est pas la masse des actifs qui diminuerait mais bien la masse des inactifs.
l'économie réalisée par cette réduction d'allocations serait renforcée par une baisse du chômage, une baisse des couvertures maladie universelles, baisse du nombre de RSA, une augmentation des ressources naturelles, et tout cela mis bout à bout compenserait largement le problème du financement des retraites.
 
 
#6 M. 30-04-2012 10:52
C'est un peu court comme introduction ... le niveau de production de richesse permet de financer plus de retraites avec moins de population active dans le temps. Mais il faut pour cela que les richesses ne soient pas accaparées par la poignées des puissances financières qui pillent la planète! Ainsi aon produit plus d'argent qu'en 1945 avec moins de travailleurs, mais les profits sont accaparés par les banques mondiales et autres fonds d'investissements ...
 
 
#5 Générations nombreuses pour les autres 22-12-2010 08:10
Appartenir à une génération nombreuse est une "chance" ?
Disons pas trop lorsque vous vous présentez en surnombre pour un poste ou un logement, et mieux encore lorsque vous entendez l"incompréhension " des ainés, pourtant procréateurs convaincus, dépassés par la quantité de jeunes sur le marché du travail, les concours, etc...
 
 
#4 et les emploi 09-12-2010 10:47
#1 dit que diminuer les naissances baisse le chômage. Sauf que baisser les naissances baisses aussi les emplois : Sages femmes, AP, couches, pousettes, instituteurs, ... A zute ! on tourne en rond !
 
 
#3 Natalité et chômage 10-05-2010 18:30
La remarque en italique à la fin de l'article me semble très vraie : ce n'est pas la baisse de la natalité qui met en péril le système des retraites, mais bien l'augmentation du chômage (des jeunes comme des moins jeunes). Je pense comme Christophe qu'une baisse de la natalité peut effectivement régler une partie de ce problème.
 
 
#2 excellente analyse 11-03-2010 08:10
Quelle justesse dans l'analyse ! Ca fait plaisir de voir que je ne suis pas le seul anti-nataliste convaincu.
 
 
#1 Totalement d'accord 27-01-2010 18:27
La baisse de la natalité n'est pas forcément à la baisse du nombre de personnes qui vont travailler. Car en diminuant les naissances nous risquons de baisser le chômage à taux de travailleur équivalent.
 

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