Le Sénégal est conscient

de sa trop grande croissance démographique

Le responsable de la « division de la santé de reproduction » de ce pays écrit en effet ceci:

« Il faut aussi arriver à un Indice synthétique de fécondité de 2.5 enfants par femme. Nous en sommes actuellement à 6.5 enfants par femme. Beaucoup d’efforts sont en train d’être faits pour y arriver avec l’appui de l’État dans le cadre du repositionnement de la Planification familiale. Mais, il faut reconnaître que la Planification familiale est confrontée à un problème de ressources financières, alors que nous sommes dans des pays pauvres avec des ressources maigres à partager à divers secteurs. C’est pourquoi, les ressources que nous avons ne suffisent pas. Pourtant, c’est un devoir pour les États de mettre davantage de ressources pour pérenniser les actions au cas où les bailleurs se retireraient. Car, nous ne pouvons pas mobiliser seuls les ressources. Il existe différents programmes, mais les partenaires ont préféré se retirer pour la tuberculose, le paludisme et le Sida qui sont des situations douloureuses. L’essentiel des ressources est dirigé vers ces programmes. Heureusement qu’il y a eu des engagements de part et d’autre. Il y a, par exemple, l’administration Obama, l’Angleterre qui se sont engagés à faire plus pour la Santé de la reproduction. Nous pensons également que la Conférence internationale sur la Planification familiale (15-18 novembre 2009) à laquelle nous venons de prendre part à Kampala en Ouganda est un bon prétexte pour relancer la Planification familiale. Nous devons profiter au mieux de cette opportunité et nous espérons qu’elle va se traduire par un soutien plus accru de la part des partenaires. »

Ceci étant le problème n'est pas que financier, il est aussi religieux:
« Au Sénégal, un fort mouvement religieux accompagne la Planification familiale. Ils sont nos partenaires. Il s’agit maintenant d’atteindre les chefs religieux. Car, il est important qu’un chef religieux prenne la parole et parle de la Planification familiale. Malheureusement, on n’a pas encore trouvé les bons mécanismes.»

Bien que le planning familial à lui seul ne suffise pas à faire chuter un taux de natalité (l’éducation et l’émancipation des femmes étant au moins, sinon plus importants), il en est bien évidemment une condition sine qua non.
Les autorités actuelles du Sénégal sont apparemment demandeuses et ce sont les grandes puissances et les autorités internationales qui traînent visiblement les pieds (se souvenir à ce sujet de l'appel assez marqué qui figure dans le rapport 2009 de l'Unfpa). On ne pourra donc plus incriminer uniquement les pays du sud en insinuant qu'ils ne font rien pour maîtriser leur population. Car si les fonds ne sont pas débloqués aujourd’hui, c’est entre autres parce que le sujet semble encore bien tabou dans nos pays: la responsabilité de la démographie importante de certaines régions du sud incombe donc aussi aux occidentaux…