Conférence Internationale sur la Planification Familiale (CIPF)

29 novembre au 2 décembre 2011

Dakar, Sénégal

Le texte qui suit est la traduction (résumée) d'un article du site de la CIPF Duff Gillespie: Adventures in Family Planning

Entretien avec Duff Gillespie (18 novembre 2011) : les aventures de la planification familiale (1ère partie)

Duff Gillespie est directeur de Advance Family Planning (AFP). Travaillant dans huit pays en développement, l'AFP cherche à renforcer la planification familiale par l'augmentation d'investissements publics et privés, d'engagements politiques, par une assistance technique de pointe et par l'encouragement d'une meilleure coopération Sud-Sud.

Quel a été l'effet de la réapparition du leadership américain en matière de planification familiale ?

Cela apporte une énorme différence. Sous l'administration Bush, les donateurs internationaux et les ONG hésitaient à inviter des représentants américains aux réunions parce qu'ils savaient que ceux-ci allaient être des perturbateurs. Même avec des gens de carrière, il y avait des limites à ce qu'ils pouvaient dire et faire. Leur capacité à apporter une contribution a été circonscrite par les politiques du gouvernement. Aujourd'hui, c'est tout le contraire, ce sont des partenaires actifs pour faire avancer les programmes de planification familiale et de santé reproductive. Le nuage à l'horizon est le fort sentiment anti-planning familial, anti-gouvernement, anti-aide étrangère du Congrès américain actuel, surtout dans cette année électorale.

Quelle est l'importance de la conférence de Dakar ?

La réunion novatrice de Kampala a réveillé un enthousiasme refoulé pour la planification familiale dans la communauté internationale et parmi les pays africains qui se sont réjouis d'avoir un forum pour l'échange de résultats de recherches, d'idées et d'expériences. Elle a conduit à un certain nombre de programmes spécifiques aux pays et à un grand nombre d'initiatives qui n'auraient pas eu lieu autrement. Mais ces acquis peuvent se dissiper rapidement. Dakar est important pour renforcer et redynamiser l'élan qui a été donné à Kampala. A cet égard c'est déjà un succès. Le grand nombre d'inscrits, la richesse des présentations, le nombre de sessions parallèles parrainées par de diverses organisations - la mobilisation a été énorme. Nous sommes en train d'approcher, sinon de dépasser, notre capacité, et ce, à tous points de vue.

Pourquoi le choix du Sénégal ?

Dakar peut être un catalyseur pour l'Afrique occidentale et l'Afrique francophone, qui dans les domaines de la santé reproductive et la santé de manière générale est à la traîne de l'Afrique de l'Est, de l'Afrique australe et certaines parties de l'Afrique centrale. Regardez la mortalité maternelle, l'utilisation de contraceptifs et la mortalité infantile.

Pourquoi ?

C'est en partie un héritage du colonialisme français…

Comment les attitudes envers le niveau de la population ont-elles changé ces dernières années ?

En 1976, environ 20% des pays les plus pauvres, dont la plupart sont en Afrique sub-saharienne, estimaient que le taux de croissance de leur population était trop élevé. Aujourd'hui, ce chiffre est supérieur à 70 %. La plupart des gouvernements agissent. Leur faiblesse c'est leur réticence à utiliser leurs propres fonds. Ils dépendent toujours de fonds extérieurs.

Est-ce encourageant ?

Absolument. Quand j'ai commencé dans les années 1970, en Asie du Sud, la grande majorité des pays où nous avions des programmes étaient indifférents à la santé reproductive et souvent hostiles à la planification familiale. Il n'était pas rare de travailler dans des pays où les contraceptifs étaient illégaux. Nous avons travaillé avec les ONG. C'était un défi permanent. Des gens ont été mis en prison et même assassinés.

J'ai participé à un projet en Tunisie. La politique envers la planification familiale était assez hostile. J'y portais des valises remplies de contraceptifs. Une fois, j'avais deux valises de préservatifs. Les fonctionnaires des douanes les ont ouvertes. Ils m'ont demandé si c'était pour mon usage personnel. J'ai répondu que oui. Ils ont rigolé ! Je leur en ai donné quelques poignées, et ils m'ont laissé passer.

Commentaires archivés

#1 Une conférence nécessaire — 27-11-2011 12:16

Importante conférence quand on sait que l'Afrique Sub-Saharienne est vraiment le lieu de l'explosion démographique (on parle de 700 millions d'habitants dans cette partie du monde en l'an 2000 pour une prévision de 3,4 milliards en l'an 2100 !). Souhaitons que les États-Unis, malgré l'opposition d'une partie de leur classe politique, puissent jouer un rôle majeur en faveur de la planification familiale dans le monde.