G8 Canada: pétition en faveur de la gratuité de la contraception
La pétition en faveur de la gratuité de la contraception dans le monde a déjà recueilli plus de 1.200 signatures. Rappelons que cette initiative a été lancée à l'occasion de la tenue du G8 (25 & 26 juin 2010), sommet qui devrait prendre des mesures pour améliorer la santé maternelle. Comme il est possible de les retrouver dans leur ordre chronologique sur le site de la pétition, voici un florilège de commentaires venus de plusieurs pays d'Afrique subsaharienne: Bénin, Cameroun, Mali, Niger, Togo et Union des Comores.


(78) Judicaël, Cotonou, Bénin, Ingénieur agronome: « Je soutiens totalement cette pétition et j'espère vivement que les décideurs vont en prendre acte. »

(94) Babatoundé, Cotonou, Bénin, Ingénieur agro-économiste: « En Afrique et dans bien de pays sous développés, les ménages les plus prolifiques sont généralement des ménages pauvres et vivant en milieu rural. La taille des ménages est nettement plus élevée en milieu rural qu'en milieu urbain. Le véritable combat pour un meilleur contrôle de la croissance démographique mondiale devrait donc être prioritairement orienté vers les ménages pauvres. Il est donc illusoire d'espérer des résultats assez intéressants si le pauvre devrait encore payer pour accéder au services de planification familiale alors même qu'il n'arrive pas encore a satisfaire ses besoins fondamentaux et ceux de sa famille. La gratuité des services de planification familiale est une nécessité. »

(97) Appoline, Cotonou, Bénin, Juriste-Comptable « Pour une femme c'est un devoir de signer cette pétition, surtout lorsqu'on est dans un pays comme le mien où les jeunes filles tombent précocement enceinte faute d'avoir accès aux service de planning. Mieux en milieu rural la majorité des familles n'ont aucun moyen d'accéder au service de planification. Je vous prie de faire cette pétition une réalité il faudra aller au delà en recherchant des fondations qui sont d'accord pour la cause afin de mettre en branle des mouvements de plaidoyer au niveau mondiale. le non accès au service de planning familiale est au demeurant une violation du droit de la femme à disposer entièrement de son intégrité physique. »

(688) Adama, Bamako, Mali, Agent de développement communautaire, http://www.ongsia.unblog.fr « Nous nous joignons à toute personne qui lutte pour la promotion de la femme et de l'enfant. »

(701) Kossi, Lomé, Togo, Délégué Médical: « J'appuie fortement l'UNFPA dans ce projet.»

(702) Victorin, Kpankou (Kétou), Bénin, Communicateur: « Nous signons la pétition pour sauver les milliers de femmes qui souffrent. »

(722) Palmer, Lomé, Togo, Comptable gestionnaire: « Merci pour l'auteur de cette pétition car il fallait que cela arrive un jour et merci que cela devienne réalité. »

(747) Abdallah Charif, Ouani-Anjouan, Union des Comores, Directeur ONG CAP: « CAP (Collaboration-Action-Pérennisation) est une ONG Comorienne de développement, qui travaille dans plusieurs domaines surtout la santé de la mère et l'enfant, la santé de la reproduction. Dans le cadre de nos activités les problèmes liés à la santé de la reproduction sont extrêmement courants, nombreuses sont les femmes et les jeunes, qui par ignorance prennent des grossesses non désirées et faute de moyens financiers ou par peur des tabous perdent leur vie en asseyant de se débarrasser clandestinement. Les Comores est un pays à population jeune (population à risque). Donc l'idée de la gratuité des moyens contraceptifs est une très bonne chose pour notre pays, vu le niveau de vie de la population. »

(749) ONG, Bamako, Mali http://gaiefemmes.courantsdefemmes.org/

(769) Moussa, Niamey, Niger: « Je suis d'accord avec la pétition car la maitrise de la démographie est nécessaire pour l'équilibre de la société et la santé de la femme. bon vent pour la pétition. »

(782) Sidonie, Djougou, Bénin, Camerounaise, Directrice Exécutive http://www.aides-benin.org

(783) Claude, Bafoussam, Cameroun, Journaliste: « Bravo et bonne continuation. Souhaitons établir une collaboration entre notre association et la vôtre. »

(908) ONG ASRAD, Yaoundé, Cameroun, Développement Humain et Social http://www.asrad.sup.fr « l'ONG ASRAD milite et invite la communauté internationale pour la distribution gratuite des contraceptifs afin d'aider les communautés à bien gérer et maîtriser leurs avenir pour le bien être de la planète toute entière.»

(919) Faustine, Lomé, Togo, Étudiante en DEA Gestion de l'Environnement: « L'Afrique a besoin de cette opération, CONTRACEPTION GRATUITE. une action salvatrice pour beaucoup de familles. »

(920) Mokafo, Lomé, Togo, Étudiant en Maitrise Option Littérature: « Je soutiens la gratuité intelligente de la contraception dans le monde parce qu'elle libère l'être humain et le permet d'avoir une deuxième chance d'un côte et d'être responsable de l'autre.»

(1156) Maurice, Niamey, Niger, Photographe: « La démographie est une bombe qui va exploser et poser des problèmes à toutes les nations particulièrement les pays nantis.Toutefois cela fait plus de 25 ans que ce problème aurait dû être posé et débattu !»

(1169) Chebaro, Lomé, Togo, gestionnaire: « Nous devons changer notre manière de vivre avec les femmes car tout se repose sur elles et c'est notre devoir de les aider à mieux vivre et à mieux se soigner...»
Le texte publié par Global Mag :
« Tant d’obstacles sur le chemin des dames » titrait récemment un quotidien du Burkina Faso, pays largement touché par le fléau d’une mortalité maternelle d’un autre âge. Plus globalement, il faut savoir que plusieurs centaines de milliers de femmes décèdent en couches chaque année, de par le monde. Or beaucoup d’entre elles ne souhaitaient pas avoir l’enfant qu’elles portaient. Mais, pression du mari, de la famille, ou coût trop élevé des moyens contraceptifs, ces femmes se sont retrouvées à subir une grossesse non désirée. Afin de venir en aide aux femmes des régions les plus pauvres, pour que cessent enfin ces enchaînements de grossesses, voire pour remédier au fardeau que représente une famille trop nombreuse à élever, le sommet du G8 qui a lieu les 25 et 26 juin à Muskoka (Canada) doit prendre des mesures concrètes en faveur de la santé maternelle. Pour marquer cet événement et montrer que le citoyen francophone « de base » se sent aussi concerné par cette problématique, l’association Démographie Responsable vient de lancer une pétition dont l’objectif est la gratuité de la contraception dans le monde.

Cette initiative a déjà obtenu un millier de signatures parmi lesquelles figure celle d’Appoline de Cotonou (Bénin) : « Pour une femme c’est un devoir de signer, surtout lorsqu’on est dans un pays comme le mien où les jeunes filles tombent précocement enceinte faute d’avoir accès au service de planning familial. Le non accès à ce service est au demeurant une violation du droit de la femme à disposer entièrement de son intégrité physique ». Ou encore celle de Faustine de Lomé (Togo) « L’Afrique a besoin de cette opération: contraception gratuite. Une action salvatrice pour beaucoup de familles ». Mais bien entendu, ce continent est loin d’être le seul concerné par le problème : un récent article de l’IRIN (publication de l’ONU) fait référence aux Philippines, où les femmes pauvres sont obligées de payer pour leur contraception.
Le lancement de cette pétition est également motivé par le souci de combler le retard pris par de nombreux pays en ce qui concerne leur transition démographique. Contrairement à l’argument souvent invoqué, le développement économique et l’instruction ne sont pas des préalables à la mise en œuvre d’une planification familiale ambitieuse : l’exemple de nombreux pays d’Amérique latine et des Caraïbes en atteste. Le taux de fécondité de cette région est en effet passé de 6 à 2,2 enfants par femme en une cinquantaine d’années (malgré quelques exceptions dont Haïti et la Guyane française): la transition démographique y est donc quasiment achevée alors que le développement économique et social est loin de l’être. Bien qu’elles soient par ailleurs tout à fait souhaitables et nécessaires pour le bien-être et l’épanouissement des individus, ces préoccupations économiques et sociales ne doivent pas remettre à plus tard l’effort en direction du libre choix de la procréation. En effet, ce serait, pour les dirigeants des pays les moins avancés en particulier et pour la communauté internationale en général, se condamner à subvenir, sans garantie de réussite, aux besoins de populations pléthoriques dans un environnement naturel dégradé.