Population : la France dépasse les 65 millions d'habitants

Nous avons droit depuis hier à une avalanche d'autosatisfaction, suite à la publication des statistiques de l'Insee, que l'institut résume d'ailleurs ainsi :
« Au 1er janvier 2011, la population française dépasse pour la première fois les 65 millions d’habitants, en France métropolitaine et dans les départements d’outre-mer. Au cours de l’année 2010, elle augmente de 358 000 personnes, au même rythme que les années précédentes. Cette progression est davantage imputable à l’excédent des naissances sur les décès qu’au solde migratoire.

Avec 828 000 bébés, l’année 2010 se situe au niveau des années record de 2006 et 2008. La fécondité augmente, essentiellement grâce aux femmes de plus de 30 ans ; les femmes ont en moyenne 2,01 enfants, niveau le plus élevé depuis la fin du baby-boom. L’âge moyen à l’accouchement augmente et atteint 30 ans en 2010


Tous les journaux sont à l'unisson pour fêter cette "bonne nouvelle". Que la plupart des économistes* se réjouissent peut à la rigueur se comprendre puisqu'ils ne voient de richesse que dans une croissance perpétuelle de la production et donc de la consommation. Mais les journalistes ou les éditorialistes doivent-ils pour autant leur emboiter le pas, sans prendre un minimum de recul ? S'agit-il d'une méconnaissance profonde de la réalité ou d'un "bourrage de crâne", voire des deux à la fois ?
Quel est l'intérêt pour un pays et pour ses habitants de voir la population augmenter de façon continue : celle-ci sera-t-elle plus heureuse ? Faut-il rappeler que tous les dix ans, notre pays voit disparaître sous le béton l'équivalent d'un département de la superficie de l'Isère ? Faut-il parler des embouteillages incessants dans (et autour) des grandes agglomérations, de la surfréquentation des transports en commun (particulièrement en Ile de France), du fait que les vacances ont déjà été saucissonnées pour diminuer les encombrements routes/rail et pour pallier au manque de capacité d'accueil des "stations" dont le nombre excessif (et la laideur) ont pourtant déjà défiguré pratiquement tout notre littoral ou nos montagnes ? Pourra-t-on encore longtemps faire l'impasse sur notre dépendance énergétique totale vis-à-vis de l'extérieur (uranium compris) ou sur l'empreinte écologique de notre pays, insoutenable sur le long terme ? Tous les signaux ne sont-ils pas au rouge ? Pourquoi continuons-nous à foncer tête baissée dans le mur ?
Afin de sauver ce qui peut encore l'être, contre vents et marées, Démographie Responsable continuera donc à dénoncer ce culte de la croissance démographique, qu'il soit appliqué à notre pays et bien évidemment au reste de la planète !
* Dominique Seux, éditorialiste économique, sur France Inter ce mercredi 19 janvier 2011 : « Record battu par la natalité en 2010, qui témoigne d’une confiance dans l’avenir. Comment faire en sorte que les jeunes fassent des bébés ET aiment la France et le monde ? »

Commentaires archivés

#7 Chant du Cygne ? — 25-01-2011 19:32

La surpopulation ne se limite pas aux protéines disponibles. En France nous sommes noyés par les médias de commentaires d'autosatisfactio n que l'on croirait d'un autre siècle . De façon certaine nous avons "gagné" en entassement et en béton, l'atrophie croît, ce que l'on appelle de la croissance. Une ministre anglophone aux cheveux blancs s'en réjouit sans doute : que se passera-t-il lorsque les énergies fossiles disparaitront?

#6 Vu de Sirius — 20-01-2011 10:31

Les études les + récentes montrent que les ressources terrestres peuvent faire vivre de manière durable 1,5 milliard d'habitants à un niveau de vie européen grand maximum.

Avec 7 milliards d'habitants, nous allons devoir affronter disettes, épuisement de l'eau potable, déclin de la fertilité des sols dû à l'utilisation massive de fertilisants à base de pétrole, extinction de 30 000 espèces par an, saccage des océans, déforestation, changement climatique, explosion des maladies résistantes aux médicaments.

La technologie pourra résoudre certains de ces problèmes, mais pas tout. Elle ne sera pas en mesure de modifier fondamentalemen t le cours des choses.

Mais après tout, les civilisations naissent et meurent. Il n'y a pas de raison de penser que ce serait différent pour nous!

#5 Politique néfaste — 20-01-2011 07:20

Selon l'Ined, et aussi selon ma propre opinion, si la France a un taux de fécondité plus élevé que ses voisins européens, c'est dû en grande partie à la politique familiale en France.

On privilégie encore la liberté individuelle (celle d'avoir des enfants) sans tenir compte de la dégradation de notre environnement, et sans avoir de vision à long terme (il faudra bien que la population de France cesse de croître un jour, le plus tôt sera le mieux)

#4 J'aime bien Nice — 20-01-2011 07:12

j'y ai habité autrefois. C'est une ville unique, il ne peut y en avoir une de plus par an !

Ne serait-ce qu'en tant que mathématicien, j'approuve.

#3 @Frédéric — 19-01-2011 15:56

Lorsque nous écrivons sur notre affiche "Je me contente de 2 enfants", il est question de ce que chaque couple (ou femme) devait faire (librement) "dans l'idéal" et non d'une moyenne. Et donc, si les couples adhéraient à cette idée, la moyenne serait plutôt de 1,7 ou 1,8. Cela permettrait alors de continuer à accueillir une immigration d'asile ou de travail et la population française pourrait ainsi être stabilisée. Et c'est bien là le problème : car même si cela ne se passe pas vraiment de cette façon, 350.000 français de plus chaque année "représente" la construction d'une ville nouvelle de la taille de Nice, avec toutes les infrastructures routières et autres...

#2 Et alors ? — 19-01-2011 13:21

La femme Française fait 2.01 enfants en moyenne, c'est ce que vous réclamez sur les affiches de votre mouvement donc pourquoi ce catastrophisme?

La population française augmente encore sous l'effet d'inertie du au baby boom d'aprés-guerre mais quand les baby-boomers mourront, la croissance démographique sera stoppée. Vous devriez content, non?

#1 Cécité, surdité, bêtise — 19-01-2011 12:58

C'est effrayant ! Et toujours le même cocoricco depuis plusieurs années. Devant cette attitude béate pour ne pas dire stupide en face des chiffres de croissance, l'humanité me fait l'effet d'un agneau qui dirait en souriant: "Oh, mais bonjour monsieur le boucher, comme vous avez un beau tablier."