demographie

Antoine Waechter et la question démographique

Dans le cadre d'une interview réalisée par le magazine monde&vie; et consacrée au nucléaire, le leader écologiste s'est exprimé sur ce qu'il conviendrait de faire, compte tenu de l'influence de l'effectif de l'humanité sur sa consommation énergétique :

M & V: Quelle solution peut-on alors envisager pour se passer du nucléaire ?

A.W. : La meilleure énergie est toujours celle que l’on ne consomme pas. Si nous voulons nous passer progressivement du nucléaire, la seule possibilité consiste à réduire notre consommation et pour cela nous ne pouvons jouer que sur un paramètre: la diminution de la population mondiale, qui atteindra bientôt 9 milliards d’êtres humains. Pour y parvenir, les pays industrialisés doivent cesser de valoriser la croissance démographique, de saluer en termes positifs l’accroissement démographique lors des recensements et de développer des politiques d’incitation à la natalité. Dans les pays en voie de développement, il faudra privilégier l’émancipation des femmes, développer la scolarisation et mettre en place une assurance vieillesse : la population diminuera alors naturellement.


M & V : Une société qui porte un regard négatif sur l’enfant glisse vite dans l’individualisme et l’égoïsme, sans parler des Etats qui adoptent des mesures coercitives pour empêcher les citoyens d’avoir de grandes familles.


A.W. : On ne peut pas approuver ces mesures coercitives et il ne s’agit pas de porter sur l’enfant un regard négatif, mais revalorisé. Quand les gens ont beaucoup d’enfants, ils ne portent pas sur eux un regard valorisé : n’y a-t-il pas là une forme d’égoïsme? Quand on a deux enfants, ce qui est devenu la norme dans nos sociétés, on peut leur consacrer plus de temps… Je suis moi-même issu d’une famille de six enfants et il ne s’agit pas de jeter l’opprobre sur les familles nombreuses, ni d’empêcher les gens qui veulent des enfants d’en avoir. Mais je constate que nous allons vers une catastrophe. Si nous voulons assurer un avenir à nos enfants, la seule solution consiste à s’adapter aux limites de la planète.
Les gens feront spontanément moins d’enfants lorsqu’on cessera de leur dire qu’il est bon d’en faire beaucoup. Les écologistes refusent de s’en remettre à la régulation par la catastrophe, à travers le triptyque habituel : famines-guerres-épidémies, auquel on se condamne lorsque la population excède les capacités de la planète.


Intégralité de l'interview de monde&vie;

 

Commentaires  

 
#3 PICARDIE 15-10-2011 08:36
La Picardie et les pays de la Loire lanterne rouge en France des familles nombreuses, précisément là où il n'y a aucun immigrés... 5, 6, 7 bons petits catholiques futurs consommateurs d'Ipod et autres I-conneries superficielles. Les Bretons sont aussi bien placés dans le classement des fous de Dieu qui font le maximum pour se multiplier à l'infini.
 
 
#2 Trop rare 08-10-2011 08:54
Pourquoi faut-il qu'Antoine Waechter soit quasiment le seul personnage politique à faire preuve de lucidité et d'intelligence sur le sujet ? Puisse-t-il faire école !
 
 
#1 A Montreuil, les femmes sont enceintes 1 fois par an. 05-10-2011 11:26
Jacques BAROU, chargé de recherche au CNRS : "Le fait d’avoir beaucoup d’enfants est valorisé dans toutes les cultures africaines".

A Montreuil, "seconde ville malienne au monde", la fécondité des Africaines est plus importante qu’en Afrique.

La maternité est flambant neuve : moderne et accueillante. Les chambres ont été rénovées. Dans la salle d’attente : des femmes africaines, avec une ribambelle de gosses.

"Arrêtez de faire des mômes! Vous courez à la catastrophe", leur lance sans illusions l’assistante sociale.

La fertilité, un don de Dieu. Pourquoi, alors, changer de comportement dans un pays qui, par les allocations familiales, l’encourage?

BAMAKO-SUR-SEINE
Publié le 4 novembre 1993 - La Vie n°2514
http://www.lavie.fr/archives/1993/11/04/bamako-sur-seine,1198503.php
 

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