La consommation d'insectes, remède à l'insécurité alimentaire ?
Suite à la dernière conférence thaïlandaise de la FAO, quelques médias ont récemment traité d'un sujet dont l'originalité et la répulsion qu'il inspire ne sont sans doute pas neutres dans leur choix éditorial... Le journal (31.05.10) a publié un (premier?) article qui annonçait la couleur- « Le développement de la consommation d'insectes comme substitut de la viande ou du poisson fait partie des pistes étudiées très sérieusement par plusieurs experts, dont ceux de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), pour assurer la sécurité alimentaire mondiale dans les décennies à venir. La FAO est en train d'élaborer des recommandations, et devrait, avant la fin 2010, encourager officiellement ses États membres à "maintenir et développer" leur consommation. » Heureusement, Christofer Jauneau dans developpementdurable.com (02.06.10) a approfondi la question et a pointé du doigt les « aberrations du consumérisme et de la surpopulation », en écrivant ce qui suit: « Afin de pallier le problème de la production de viande, véritable ruine pour la planète et les pays pauvres, les ingénieurs de la FAO ont très sérieusement émis l’idée que la consommation d’insectes (entomophagie) pourrait remplacer avantageusement les produits carnés habituels, lors d’une conférence à Chiang Mai, en Thaïlande. En effet, les 9 milliards d’individus attendus en 2050 commencent à poser un sérieux problème de disponibilité des ressources naturelles. Plutôt que de limiter comme il se doit la population humaine, ce qui choquerait les humanistes au grand cœur, les chercheurs veulent nous faire avaler des couleuvres. Enfin, des insectes… » Encore plus récemment (03.06.10) le JT de 20h de France 2 a traité du sujet (25'00"), sans état d'âme: tout comme dans Le Monde, aucune interrogation sur l'origine et le bien-fondé d'une telle démarche. Faut-il rappeler qu'au même titre que les langues parlées, les religions ou les arts (ne parle-t-on pas d'art culinaire), il est clair que l'alimentation fait partie du socle de la culture des peuples. Vouloir à tout prix, comme l'écrit Le Monde: « lever l'obstacle du dégoût irrépressible qui s'empare du mangeur à la perspective de croquer une tarentule », sous prétexte que: « cette répulsion est loin d'être universellement partagée » s'apparente pour le moins à un non respect de la diversité culturelle.
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