Gilles Pison de l'INED a écrit:La population mondiale vieillit (...) Ce phénomène (...) est inéluctable, à moins d’un retour à la famille nombreuse d’autrefois, inconcevable à long terme car il entraînerait une croissance démographique illimitée.
Heureux de lire cette évidence sous la plume d’un "démographe officiel "…
Un indicateur de la vitesse du vieillissement démographique est le temps qu’a mis ou que mettra la proportion des personnes de 65 ans ou plus pour doubler dans une population, et passer par exemple de 7 % à 14 %.
En France, premier pays à connaître le vieillissement, ce doublement a mis plus de cent ans (entre 1865 et 1979), alors qu’en Chine, il se sera probablement effectué en seulement 25 ans (entre 2001 et 2026).La transition démographique à l’origine du vieillissement y a en effet été beaucoup plus rapide.
Il a fallu seulement 40 ans en Chine pour que la mortalité infantile passe de 200 ‰ à 30 ‰ (de 1950 à 1990), alors que la même diminution a pris plus de 150 ans en France (de 1800 à 1958). Il a fallu seulement 12 ans en Chine pour que la fécondité baisse de moitié, passant de 5 à 2,5 enfants par femme (de 1972 à 1984), alors que la même évolution a pris un siècle et demi en France (entre 1760 et 1910).
La lecture de cette phrase pourrait laisser penser que le problème du vieillissement démographique de la Chine vient de la conjonction de 2 facteurs:
- la diminution rapide de la mortalité infantile: 200 ‰ à 30 ‰ (de 1950 à 1990)
- la baisse de la fécondité: passage de 5 à 2,5 enfants par femme (de 1972 à 1984)
Or d'une part, les dates ne correspondent pas et d'autre part en réalité il y a d’abord eu en Chine une diminution de la mortalité infantile, non accompagnée d’une baisse de la fécondité, puis devant les problèmes posés, la mise en place d’une première politique de « contrôle des naissances », politique abandonnée par Mao avec une relance de la natalité (« plus on est de fous plus on RIZ ») et enfin la mise en place du système dit de « l’enfant unique » (qui est loin d'être unique pour tous) que l’on connaît aujourd’hui.
Ce doublement des personnes de 65 ans ou plus il devrait être de 20 ans en Iran, de 17 ans au Vietnam et en Syrie
Pour ces pays, il s’agit du même "retard à l’allumage".
Tout cela pour dire que si la diminution de la mortalité infantile et la baisse de la fécondité avaient été simultanées, il y a fort à parier que les "pyramides" des âges auraient gardée leur forme de pyramide. Il est bien évident que pour de multiples raisons, ce cas "idéal" n’aurait pas pu avoir lieu, mais il semble bien que si les alertes lancées par le rapport Meadows et le club de Rome dans les années 70 ou par René Dumont, le commandant Cousteau et quelques autes avaient été écoutées en leur temps la situation serait moins problématique aujourd’hui.
N'ayant pas entendu notre auteur intervenir à l'époque, je trouve que son "cris d'alarme" arrive bien tard...
Ceci étant, on ne refera pas l'histoire et l'article en question a le mérite de donner une piste:
Le véritable défi se situe dans les pays du Sud en raison du rythme bien plus rapide du vieillissement démographique à venir.
La solidarité familiale s’érode dans ces pays sans qu’une solidarité collective sous forme de systèmes de retraite ne soit là pour prendre le relais.
Elle reste à inventer si l’on veut éviter que les adultes d’aujourd’hui ne finissent leur vie dans la misère quand ils seront âgés.
La question d’une solidarité entre les générations à l’échelle internationale devra sans doute être posée à terme.
En omettant malheureusement encore celle d'une baisse programmée et accompagnée de la natalité du sud par entre autres un investissement massif sur l'éducation.
A titre d'exemple sur l'importance de la tâche qui "nous" attend, voici les statistiques de l’unicef concernant le Mali,
http://www.unicef.org/french/infobycoun ... stics.htmlTaux de scolarisation dans la primaire
Hommes: 68 , Femmes: 54
Taux net de fréquentation dans le primaire
Hommes: 45 , Femmes: 33
Taux de scolarisation dans le secondaire
Hommes: 35 , Femmes: 21
Taux net de fréquentation dans le secondaire
Hommes: 15 , Femmes: 11
Les chiffres à retenir sont évidemment les taux nets de fréquentation
Dans le primaire ils vont de 33 à 45% et dans le secondaire de 11 à 15%
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