L'ONU organisera en 2014 une session spéciale concernant la population

Traduction d'un article de Mme Edih M. Lederer

NATIONS UNIES (Associated Press) - L'Assemblée générale a décidé jeudi 21 février de tenir une session extraordinaire l'an prochain afin d'évaluer la mise en œuvre d'un plan, que les leaders mondiaux ont adopté il y a près de deux décennies pour freiner l'explosion démographique mondiale.

L'assemblée générale des 193 membres a adopté par consensus une résolution convoquant les chefs d'État et de gouvernement à une réunion, le 22 septembre 2014. Il marquera le 20e anniversaire de la Conférence des Nations Unies sur la population qui s'était tenue au Caire et où quelque 180 nations avaient adopté un plan qui mettait l'accent sur le contrôle des naissances, le développement économique et le fait de donner plus d'indépendance aux femmes.

Depuis la conférence du Caire en 1994, la population mondiale est passée de 5,7 milliards à plus de 7 milliards. Le mois dernier, le responsable de la population au sein de l'ONU, Babatunde Osotimehin, a déclaré que le monde comptera un milliard de personnes supplémentaires d'ici une décennie, qui pèseront d'autant sur les ressources de la planète.

La vice-ambassadrice du Kenya à l'ONU, Koki Muli, dont le pays a conduit à l'approbation de la résolution, a déclaré que le plan d'action adopté au Caire en 1994 a ouvert la voie à la conférence des Nations Unies sur les femmes de Beijing (Pékin) en 1995 et qu'il reste encore d'actualité. Elle a dit qu'il n'y aura pas de document final lors de la session 2014, ce qui permettra d'éviter des négociations délicates sur des questions telles que les droits de reproduction pour les femmes, l'éducation sexuelle, l'avortement et la planification familiale.

Koki Muli, vice-ambassadrice du Kenya à l'ONU

La conférence du Caire a changé l'orientation du Fonds des Nations Unies. D'objectifs chiffrés, il s'est tourné vers la promotion des libertés individuelles pour les femmes et les hommes, et favorise le développement économique et l'éducation pour les filles. Ce changement a été motivé par des recherches ayant, montré que les femmes instruites ont moins d'enfants.

Babatunde Osotimehin, directeur exécutif du Fonds des Nations Unies, a appelé le mois dernier les gouvernements à faire plus pour s'assurer que les femmes aient accès à la planification familiale et à ce que les filles reçoivent «une éducation sexuelle complète».

La conférence du Caire a reconnu pour la première fois la nécessité d'une approche globale de la maîtrise de la croissance rapide de la population et a brisé le tabou sur la sexualité, le comportement sexuel des adolescents et les préoccupations réelles des femmes et des familles.

Au cœur du plan d'action de 1994 se trouvait l'exigence de l'égalité des femmes par l'éducation, l'accès à la contraception moderne, et le droit de choisir si et quand elle serait enceinte. La seule réserve faite lors de la conférence, fut que cela devrait se faire conformément à la législation nationale, la religion et la culture.

Le document établissait le droit à la santé reproductive et l'accès à la planification familiale, et avait souligné la nécessité d'élever le statut des femmes et de donner aux filles une éducation égale à celle des garçons. Il reconnaissait également que l'avortement était pratiqué partout dans le monde et devrait être traité comme un problème de santé publique majeur et indiquait que la planification familiale abordable et acceptable est essentielle à la réalisation d'une maternité sans risque.